Le Shutdown américain, l’incurie budgétaire de la classe politique française, les hésitations suicidaires du Labour britannique, sont un vrai moment de l’histoire économique et institutionnelle de ce qu’il reste de l’Occident.
Quand la démocratie ne maîtrise plus les fonds publics, elle se bafoue elle-même.
Quand la dépense publique est politiquement incontrôlée, les peuples ne sont plus très loin de la servitude.
L’Occident a vécu sur la reconstruction des décombres de la deuxième guerre mondiale, ensuite sur le dos des économies émergentes et de leurs habitants, puis après captation de l’avantage de leurs facteurs de production par rapport aux nôtres, ce fut le temps de la captation de leur épargne.
Mais, aujourd’hui ça coince. Nos pays de vieux, pour survivre dans le confort, sont contraints d’accepter une immigration non désirée dont la majeure partie est et sera inassimilable. Qui en parle, simplement, avec clarté, sans passion ?
Par ailleurs, la mollesse produite par l’opulence désarme les âmes de nos sociétés. Renoncer à la douceur ; pour qui, pour quoi lutter ?
Finalement, en condamnant ou négligeant toute réaction même proportionnée aux agressions qu’elles soient militaires, économiques ou culturelles, on remet en vigueur un équivalent du vieux slogan « mieux vaut rouge que mort ».
Le dictateur Trump peut préparer impunément son « incendie du Reichstag », et escamoter une à une les garanties portées par la constitution américaine.
Les Russes accompagnés des Chinois, de l’Iran, de l’Inde et du Brésil peuvent se plaindre de l’agressivité occidentale sur les terrains économiques et militaires.
Aux yeux de leurs peuples, tous auront de toute façon raison.
L’Occident n’est plus et ne peut plus être un exemple de gouvernance. Il n’est plus que cet objet politique haï qui ne demande qu’à être effeuillé, scarifié et enfin subjugué.
Simple retour de l’Histoire, au fond.
Dommage ! Pour s’en sortir il ne faut que parler clair : de chiffres clairs, d’agrégats clairs et de concepts clairs. Bref, les trois grandes démocraties citées plus haut, elles, ne vivent que dans la confusion des nombres.
Les peuples Européens doivent comprendre que c’est le moment d’être courageux et lucides, de réduire la taille et le poids des États pour les cantonner sur quelques tâches régaliennes servies par des fonctionnaires de qualité, soucieux des résultats de leur travail et au service exclusif de l’intérêt général.
La pente américaine, anglaise, française, suédoise ou allemande est non seulement liberticide, appauvrissante, mais elle est, in fine, suicidaire pour nos sociétés.
Retrouvons l’esprit de Léonidas, Miltiade ou Thémistocle.
Pierre Brousse
2 octobre 2025

